3 / 5

Psychanalyse des contes de fées

Psychanalyse des contes de fées
Que les fans de Bruno Bettelheim se réjouissent, Nathalie Rheims prolonge l'interprétation des contes de fées des frères Grimm et Perrault. Ce roman dont la brièveté et le style d'une simplicité efficace, car tout ce qui est simple et clair est souvent, comme c'est la cas ici, beau, rend la lecture fluide et rapide, est probablement le dixième de Nathalie Rheims comme l'indique l'éditeur Léo Scheer dans sa quatrième de couverture, mais c'est un roman sans autre prétention que de nous présenter un univers empli d'onirisme, de magie, de fées et de légendes, exultant d'un monde de souffrances inavouées, de sous-entendus et de secrets.
Le récit se réduit à quelques jours entre la narratrice et Roland, quelques promenades, quelques dialogues et de courts extraits des contes qui ont bercés nos enfances, bien souvent déformés par des adaptations élaguées, détournant le réalisme des situations originelles en mièvres représentations. La psychanalyse est omniprésente, mais elle est dissimulée dans la poésie du texte, assez magistralement tissé par l'auteur, qui exprime au travers de la narratrice un miroir pour comprendre sa propre vie (« Ecrire, pour me protéger, pour que les lettres, tels des sortilèges, me construisent une armure. Mettre le monde à distance, le regarder, cachée derrière mes lignes »).
Ce que j'aime particulièrement, c'est la brièveté du roman et la simplicité du récit. Au lieu de s'enchevêtrer dans un texte symbolique sans réel intérêt, Nathalie Rheims met en parallèle, avec une application d'écolière, les contes de fées avec ses souvenirs, et parcourt cette maison à la manière de Simonide de Céos : chaque lieu est l'occasion d'une réminiscence qui entrouvre une nouvelle porte vers la reconstruction de la narratrice (« La maison n'existe pas. N'avez-vous pas reconnu, dans chaque pièce, chaque détail, les lieux de votre enfance ? » - je ne sais pas si cela fait référence à quelque chose en psychanalyse, mais je le suppose, en revanche j'y retrouve ce que Frances Amelia Yates appelait l'Art de la Mémoire). La clef n'est pas très loin, et il suffit de quelques contes pour que le cheminement se termine.
Toutefois, il m'a semblé que cette lecture ne m'apportait rien, car personnellement, je ne suis pas très réceptif à ces absences / manques de figure paternelle (ou maternelle). Quant aux analyses sur les contes, elles sont plutôt un prétexte pour expliquer la clef de l'intrigue et n'ambitionnent absolument pas de se substituer à la Psychanalyse des contes de fées de Bruno Bettelheim. Je pense néanmoins que le roman doit pouvoir toucher certains lecteurs certes, mais surtout quelques lectrices (« [...] je ne voulais pas donner la vie à un être destiné à mourir. », sur l'enfantement qui peut trouver un écho au manque de certains). Il y a de très belles phrases et la sobriété stylistique, disons une fois encore, est gage d'efficacité.
Une nouvelle bonne initiative de Suzanne de Chez-Les-Filles qui me fait faire un peu de buzz en échange d'un exemplaire du roman. Le livre, en tant qu'objet, est d'une qualité médiocre : photographie de couverture pas forcément avenante, et épaisseur trompeuse, car ce qui tient en 180 pages doit facilement pouvoir faire l'objet d'un Folio 2 € en une trentaine de pages un peu concentrée. Je pense que le ratio prix du livre / nombre de mots n'est pas terrible terrible... Mais, ce n'est pas la quantité qui fait la qualité, et cela se confirme sensiblement ici, fort heureusement d'ailleurs.
Sur les blogs :
L'envoi de masse de ce livre sur la blogosphère entraîne de nombreuses critiques sur tous les blogs. Il en manquera certainement, mais voici quelques critiques sur ce livre :
- positifs : Géraldine, Sylvie, LaVieEnRouge, Saxaoul, Lael, Sylire, Thaïs.
- neutres : Lethée, Aelys.
- négatifs : Calepin, HappyFew, MyLouBook, Liliba, Brize, Praline.
N'hésitez pas à me signaler tout oubli en me laissant un petit commentaire !
Le récit se réduit à quelques jours entre la narratrice et Roland, quelques promenades, quelques dialogues et de courts extraits des contes qui ont bercés nos enfances, bien souvent déformés par des adaptations élaguées, détournant le réalisme des situations originelles en mièvres représentations. La psychanalyse est omniprésente, mais elle est dissimulée dans la poésie du texte, assez magistralement tissé par l'auteur, qui exprime au travers de la narratrice un miroir pour comprendre sa propre vie (« Ecrire, pour me protéger, pour que les lettres, tels des sortilèges, me construisent une armure. Mettre le monde à distance, le regarder, cachée derrière mes lignes »).
Ce que j'aime particulièrement, c'est la brièveté du roman et la simplicité du récit. Au lieu de s'enchevêtrer dans un texte symbolique sans réel intérêt, Nathalie Rheims met en parallèle, avec une application d'écolière, les contes de fées avec ses souvenirs, et parcourt cette maison à la manière de Simonide de Céos : chaque lieu est l'occasion d'une réminiscence qui entrouvre une nouvelle porte vers la reconstruction de la narratrice (« La maison n'existe pas. N'avez-vous pas reconnu, dans chaque pièce, chaque détail, les lieux de votre enfance ? » - je ne sais pas si cela fait référence à quelque chose en psychanalyse, mais je le suppose, en revanche j'y retrouve ce que Frances Amelia Yates appelait l'Art de la Mémoire). La clef n'est pas très loin, et il suffit de quelques contes pour que le cheminement se termine.
Toutefois, il m'a semblé que cette lecture ne m'apportait rien, car personnellement, je ne suis pas très réceptif à ces absences / manques de figure paternelle (ou maternelle). Quant aux analyses sur les contes, elles sont plutôt un prétexte pour expliquer la clef de l'intrigue et n'ambitionnent absolument pas de se substituer à la Psychanalyse des contes de fées de Bruno Bettelheim. Je pense néanmoins que le roman doit pouvoir toucher certains lecteurs certes, mais surtout quelques lectrices (« [...] je ne voulais pas donner la vie à un être destiné à mourir. », sur l'enfantement qui peut trouver un écho au manque de certains). Il y a de très belles phrases et la sobriété stylistique, disons une fois encore, est gage d'efficacité.
Une nouvelle bonne initiative de Suzanne de Chez-Les-Filles qui me fait faire un peu de buzz en échange d'un exemplaire du roman. Le livre, en tant qu'objet, est d'une qualité médiocre : photographie de couverture pas forcément avenante, et épaisseur trompeuse, car ce qui tient en 180 pages doit facilement pouvoir faire l'objet d'un Folio 2 € en une trentaine de pages un peu concentrée. Je pense que le ratio prix du livre / nombre de mots n'est pas terrible terrible... Mais, ce n'est pas la quantité qui fait la qualité, et cela se confirme sensiblement ici, fort heureusement d'ailleurs.
Sur les blogs :
L'envoi de masse de ce livre sur la blogosphère entraîne de nombreuses critiques sur tous les blogs. Il en manquera certainement, mais voici quelques critiques sur ce livre :
- positifs : Géraldine, Sylvie, LaVieEnRouge, Saxaoul, Lael, Sylire, Thaïs.
- neutres : Lethée, Aelys.
- négatifs : Calepin, HappyFew, MyLouBook, Liliba, Brize, Praline.
N'hésitez pas à me signaler tout oubli en me laissant un petit commentaire !