

L'ancienne traduction...
En attendant ma lecture de la nouvelle traduction par Alexandra Cade, parlons ici du chef d'oeuvre d'Hermann Hesse avec l'ancienne traduction de Juliette Pary.
Si j'arrive à cerner les ouvrages qui me plaisent le plus, je peux dire qu'ils doivent laisser une grande place à l'exégèse littéraire pour qu'ils me satisfassent pleinement. Et je reconnais que je décèle souvent un grand potentiel d'interprétation que je n'exploite pas entièrement, faute de temps et de ressource intellectuelle. Mais, si on compare ces livres à des mines, leur exploitation sûre et complète reviendrait exactement à leur épuisement total et donc à leur perte totale d'intérêt pour moi. Autant se satisfaire de ce que ce que j'ai, avec mes ressources limitées : cela m'occupera suffisamment longtemps pour que le plaisir ne s'étiole pas !
En termes d'interprétations, Le Loup des Steppes représente certainement ces ressources dont on dit qu'une existence humaine n'exploitera jamais entièrement. Heureusement que ces ressources-là ne se tarissent pas comme d'autres plus matérielles.
Pour faire simple, l'histoire du livre relate l'impossibilité pour le narrateur Harry Haller de s'intégrer dans la société bourgeoise dans laquelle il vit. Il se définit lui-même comme un Loup des Steppes, un sobriquet chargé des habituelles connotations de solitaire, hors du monde. Il faut voir à quoi ressemblent les steppes de Mongolie pour se rendre compte à quel point on y est hors de la société, hors de la civilisation. Les steppes sont d'ailleurs parfois les prémisses d'un désert, d'un vide, d'une mort.
Le Traité du Loup des Steppes
Le Traité du Loup des Steppes est écrit pour les fous, fournis par un être imaginaire qui présente un théâtre magique (« Boîte de nuit anarchique. Théâtre magique. Tout le monde n'entr... » à un être à la dérive, Harry Haller. Suite à la lecture de ce traité, Haller entrevoit la solution : le suicide. « [...] dès que j'éprouverais de nouveau le besoin de prendre cet opium, il me serait permis, au lieu d'un brève délivrance, d'entrer dans la grande, la mort ; une mort, cette fois, sûre et certaine, par la balle ou par le rasoir. Ainsi, la situation était éclaircie : il me paraissait trop long de suivre la spirituelle recette du petit traité du Loup des steppes et d'attendre encore deux ans, jusqu'à ma cinquantième année. Que ce fût dans un an ou un mois, ou même demain, la porte était ouverte. »
Pourtant, ne parvenant pas à passer à l'acte, Haller va, à l'occasion de rencontres fortuites avec son double féminin d'abord, Hermine, puis différents personnages qui vont révéler les facettes de sa personnalité (en particulier le musicien de jazz Pablo ou encore Maria). Pourtant, définitivement, c'est Hermine qui va redonner goût à la vie à Haller tout au long d'un véritable parcours initiatique.
Les symboles
La richesse du Loup des Steppes vient principalement (mais pas essentiellement) de la multitude des symboles dont les échos émaillent le parcours du lecteur. On retrouve en vrac le portrait de Goethe dans un vestibule, des références à la musique classique (et particulièrement l'opéra avec La Flûte Enchantée ou Don Giovanni de Mozart) , les portes, le théâtre magique...
Si les interprétations philosophiques sont également multiples (Nietzsche ou Héraclite très présents, mais à vrai dire, c'est la même chose ici), l'étude de ce livre peut lui donner une dimension extraordinaire, assurément. Il s'agit d'un véritable livre initiatique, un livre qui nous dit en substance que la vie est un jeu complexe, un jeu d'échecs, à combinaison et toutes les combinaisons ne sont pas les mêmes, il faut savoir y jouer, il faut apprendre, et quand on joue, on ne revient pas en arrière, on est porté par le cours des choses, le flux de nos actions, alors il faut accepter cela et prendre plaisir à jour...
Si j'arrive à cerner les ouvrages qui me plaisent le plus, je peux dire qu'ils doivent laisser une grande place à l'exégèse littéraire pour qu'ils me satisfassent pleinement. Et je reconnais que je décèle souvent un grand potentiel d'interprétation que je n'exploite pas entièrement, faute de temps et de ressource intellectuelle. Mais, si on compare ces livres à des mines, leur exploitation sûre et complète reviendrait exactement à leur épuisement total et donc à leur perte totale d'intérêt pour moi. Autant se satisfaire de ce que ce que j'ai, avec mes ressources limitées : cela m'occupera suffisamment longtemps pour que le plaisir ne s'étiole pas !
En termes d'interprétations, Le Loup des Steppes représente certainement ces ressources dont on dit qu'une existence humaine n'exploitera jamais entièrement. Heureusement que ces ressources-là ne se tarissent pas comme d'autres plus matérielles.
Pour faire simple, l'histoire du livre relate l'impossibilité pour le narrateur Harry Haller de s'intégrer dans la société bourgeoise dans laquelle il vit. Il se définit lui-même comme un Loup des Steppes, un sobriquet chargé des habituelles connotations de solitaire, hors du monde. Il faut voir à quoi ressemblent les steppes de Mongolie pour se rendre compte à quel point on y est hors de la société, hors de la civilisation. Les steppes sont d'ailleurs parfois les prémisses d'un désert, d'un vide, d'une mort.
Le Traité du Loup des Steppes
Le Traité du Loup des Steppes est écrit pour les fous, fournis par un être imaginaire qui présente un théâtre magique (« Boîte de nuit anarchique. Théâtre magique. Tout le monde n'entr... » à un être à la dérive, Harry Haller. Suite à la lecture de ce traité, Haller entrevoit la solution : le suicide. « [...] dès que j'éprouverais de nouveau le besoin de prendre cet opium, il me serait permis, au lieu d'un brève délivrance, d'entrer dans la grande, la mort ; une mort, cette fois, sûre et certaine, par la balle ou par le rasoir. Ainsi, la situation était éclaircie : il me paraissait trop long de suivre la spirituelle recette du petit traité du Loup des steppes et d'attendre encore deux ans, jusqu'à ma cinquantième année. Que ce fût dans un an ou un mois, ou même demain, la porte était ouverte. »
Pourtant, ne parvenant pas à passer à l'acte, Haller va, à l'occasion de rencontres fortuites avec son double féminin d'abord, Hermine, puis différents personnages qui vont révéler les facettes de sa personnalité (en particulier le musicien de jazz Pablo ou encore Maria). Pourtant, définitivement, c'est Hermine qui va redonner goût à la vie à Haller tout au long d'un véritable parcours initiatique.
Les symboles
La richesse du Loup des Steppes vient principalement (mais pas essentiellement) de la multitude des symboles dont les échos émaillent le parcours du lecteur. On retrouve en vrac le portrait de Goethe dans un vestibule, des références à la musique classique (et particulièrement l'opéra avec La Flûte Enchantée ou Don Giovanni de Mozart) , les portes, le théâtre magique...
Si les interprétations philosophiques sont également multiples (Nietzsche ou Héraclite très présents, mais à vrai dire, c'est la même chose ici), l'étude de ce livre peut lui donner une dimension extraordinaire, assurément. Il s'agit d'un véritable livre initiatique, un livre qui nous dit en substance que la vie est un jeu complexe, un jeu d'échecs, à combinaison et toutes les combinaisons ne sont pas les mêmes, il faut savoir y jouer, il faut apprendre, et quand on joue, on ne revient pas en arrière, on est porté par le cours des choses, le flux de nos actions, alors il faut accepter cela et prendre plaisir à jour...