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J'ai entendu quelqu'un dire aujourd'hui qu'il ne voyait pas pourquoi, quand on réalise un film à partir d'un livre, on ne réalisait pas tout de suite un film sans passer par le livre. Même si cette remarque était lancée sur le ton de la boutade, je ne peux pas m'empêcher de constater qu'un grand nombre d'écrivain contemporain rédigent leurs histoires de manière cinématographique dans l'espoir de vendre les droits d'auteur à l'industrie cinématographique, pour un pécule conséquent.
Le roman, qualifié de thriller par son éditeur, de Karine Giebel, une jeune auteur qui commence à se constituer un lectorat de fans assez remarquable (pour l'avoir vu de mes propres yeux lors d'un salon du livre), pourra donner des idées à un producteur pour réaliser un mauvais téléfilm sur une chaîne sans ambition de la TNT.
Un brin de déjà vu
Les morsures de l'ombre propose un titre bien alléchant (et une couverture assez bien faite, finalement) et dès les premières lignes, j'ai compris que la lecture sera fluide, qu'il n'y aura pas vraiment de surprises dans le déroulement de l'intrigue. Ce sentiment initial n'a pas été démenti par la lecture du roman : la psychologie des personnages est assez simpliste, les héros sont stéréotypés, la grande méchante est folle furieuse, le récit est sans réel intérêt sinon de se lire "sans réfléchir" d'autant que l'auteur nous explique tout et même ce qui est déjà évident (à bien y réfléchir, je n'aime pas ça du tout, j'ai l'impression que l'auteur essaie de montrer explicitement qu'il a construit le récit volontairement, à la différence des grands auteurs). Le style, s'il est possible de parler de style, est basique (pour ne pas encore répéter "simpliste"). Cela a ses avantages, notamment en matière de lecture. De fait, ce thriller est très accessible, même pour un lecteur occasionnel. En définitive, une courte histoire d'une longue torture, sans rien de mirobolant à se mettre sous la dent, mais qui se lit avec une facilité déconcertante.
Pour moi, ce livre n'a strictement rien à offrir, sinon d'être chronophage dans les transports publics (que je ne prends pas en plus - je n'ai rien compris moi !). Dommage car cela faisait longtemps que je n'avais pas lu un polar...